|
|
|
|
MANO SOLO EST MORT
Il ne viendra plus nous invectiver. Il ne viendra plus nous donner tout ce qu'il avait : son talent, sa force, son élan, sa générosité.» Ainsi la mère de Mano Solo annonçait-elle (sur www.manosolo.net) la mort de son fils. Il avait 46 ans.
De Mano Solo, on retient d'abord cette rage qu'il avait chevillée au corps. Adolescent, le fils du dessinateur Cabu et d'Isabelle Monin, fondatrice du magazine écolo «la Gueule ouverte», sombre dans la délinquance et la drogue. Déscolarisé dès 15 ans, il sera guitariste punk, peintre, assistant décorateur, dessinateur. Au milieu des années 1980, il monte un fanzine, «la Marmaille nue», un titre qui deviendra le nom de son groupe de rock, puis de l'album qui le fit connaître en 1993. A 30 ans, Mano Solo chante le mal de vivre. Ses chansons sont empreintes d'indignation, de colère, de férocité. En 1995, il révèle qu'il est atteint du sida. Mais cet artiste lumineux à la voix éraillée ne veut pas être enfermé dans la maladie : «J'ai pitié de tous ceux qui ont pitié de moi», chantait-il en septembre dans «Rentrer au port», son huitième et dernier album. Mano Solo a donné, le 12 novembre, son ultime concert à l'Olympia. Le 10 janvier, le mauvais garçon de la chanson a quitté ce «monde à la con». |
|
Matériel Photo : Nikon D4
    |
|
|